Il peut s’agir de timbres, mais aussi de matériels pour améliorer leur quotidien carcéral. Bien souvent, les détenus se font abuser par leurs correspondants qui ne leur donnent plus de nouvelles une fois qu’ils ont obtenus ce qu’ils voulaient d’eux. C’est extrêmement malhonnête. Ainsi, nombre de criminels incarcérés livrent des créations sur commande, bien sûr dans la limite de ce que l’administration pénitentiaire autorise à voir passer.

 

Quelle est votre meilleure trouvaille ?

Je n’ai pas de « meilleure trouvaille Â» car toute création est unique et raconte quelque chose de différent selon la personne qui l'a produite. C’est ce qui en fait tout l’intérêt. Chaque Å“uvre a été créée dans l’ombre et l’exigüité d’une cellule, avec les moyens du bord et selon des méthodes personnelles. Parfois, c’est avec du papier de récupération, des documents administratifs des prisons ou sur les menus semestriels de la cantine, du carton de boites d’emballage alimentaire et encore, d’autres fois, sur du vrai papier à dessin ou des cartons entoilés. Le support en dit long sur l’origine de ces créations si spéciales, il témoigne de la difficulté de créer en milieu carcéral. Le tueur en série Keith Hunter Jesperson a un talent certain avec ses dessins au pastel tout comme Danny Rolling qui exprimait ses turpitudes intérieures au travers d’œuvres complexes réalisées dans un style figuratif. J’aime beaucoup la finesse du trait des dessins de Gary Ray Bowles. En revanche, les coloriages enfantins de Hadden Irving Clark présentent peu d’intérêt d’un point de vue qualitatif, mais en revanche, ils sont l’expression de ses penchants sexuels profondément déviant.