J’ai porté mon attention sur les tueurs en série en particulier, car ils sont pour moi la plus authentique et la plus extrême incarnation de ce qui personnifie la décadence de notre propre espèce.

Je m’intéresse aussi beaucoup à la dimension « culturelle » du tueur en série : Sa position dans la culture populaire qui oscille entre la fascination et la répulsion qu’il suscite. Je m’intéresse à la manière dans le phénomène culturel et réel s’auto-alimente.

 

Qu’est-ce qui vous intéresse le plus : la partie artistique ou la partie psychologique de ces « reliques » ?

Je suis autant intéressé par l’aspect artistique des œuvres, pratiquant moi-même le dessin, que par leur dimension psychologique. Majoritairement, il faut bien l’avouer, peu d’œuvres présentent un intérêt artistique. Les détenus créent dans l’ombre de leur cellule avec les moyens du bord. La plupart du temps, leur production est authentique et révélatrice de leur psyché. Certains de leur dessins ou peintures expriment leurs fantasmes, parfois criminels, mais aussi leurs angoisses et leurs tourments. Mais certains détenus ont beaucoup de talent et on ne peut que déplorer qu’ils n’aient pas exprimé leurs tourments à travers la peinture ou le dessin plutôt qu’en commettant des crimes sanglants.

En revanche, il faut être prudent. Certains détenus orientent le thème de leurs créations en fonction de la demande. En effet, certains de leurs correspondants leur demandent de produire des œuvres en lien avec leur crime. Ils le font car les créations les plus morbides sont les plus convoitées et donc, les plus chères sur le marché de la Murderabilia. Ils promettent aux détenus des avantages en nature grâce aux ventes de leurs œuvres.