À force, j’éprouvais une certaine lassitude à lire toujours les mêmes récits redondants et approximatifs émanant d’auteurs francophones, dont un en particulier que je ne citerai pas, mais qui monopolisait presque totalement la thématique encore très récemment, avant de tomber de son piédestal après des années de mensonges sur ses faits d’armes et sa carrière.

À cette époque, j’ignorais tout du parcours de Nicolas Castelaux, mais mon attrait pour ses écrits m’incita à creuser la question. Via Internet, je découvris toutes sortes d’articles sur son compte, et toutes mes sources, de la plus fiable à la plus inexacte, usaient des adjectifs suivants pour définir Nicolas Claux : psychopathe, sataniste, assassin, cannibale, nécrophile, etc. Des qualificatifs extrêmes pour un homme à la réputation sulfureuse qu’il alimentait volontairement. En effet, je l’avais également vu dans quelques documentaires étrangers sur les tueurs en série, jouant de son aura luciférienne dans une mise en scène attendue par les réalisateurs et les productions. En revanche, d’autres médias, plus factuels et moins nébuleux, évoquaient platement ses huit ans d’emprisonnement à la maison centrale de Poissy pour homicide.

Son entrée fracassante dans le monde de la murderabilia, il l’a faite lors de son incarcération, en tant que criminel rendant hommage à ses pires semblables, au travers de portraits de tueurs en série peints en noir et blanc sur fond rouge. C’est dans les geôles de l’État qu’il a entrepris sa reconstruction, puis une fois libre en tant qu’agent de morgue, acquérant au fil du temps une meilleure compréhension de lui-même et faisant de sa « monstruosité intérieure » une énergie pour renaître, malgré les nombreux obstacles se dressant devant lui.

Quelqu’un doté d’un casier judiciaire le paie toute sa vie, car bien au-delà de la sentence du juge, la société continue de le condamner à perpétuité par le biais sournois d’une stigmatisation durable, compromettant les chances de réinsertion et favorisant le risque de récidive.