La première fois que j’ai entendu parler de lui, c’était en 2010, par une ennuyeuse connaissance du milieu black metal qui se targuait de l’avoir rencontré en soirée. Il avait approché le « vampire de Paris » et cela lui donnait quelque chose à raconter qui sortait de l’ordinaire, changeant de ses bravades de concert habituelles et rébarbatives. C’est en l’écoutant que je réalisais peu à peu m’être procuré l’un de ses ouvrages, « Je Tue Donc Je Suis, écrits et dessins de serial killers », publié aux éditions Camion Noir et sous son pseudonyme Nicolas Castelaux.

Ce livre rend accessible ce dont il traite et permet de franchir les portes d’une riche contre-culture aux nombreuses ramifications, car non réductible à sa seule dimension transgressive. Peu après l’avoir lu, j’entrepris de correspondre avec des criminels incarcérés pour m’embarquer, sans le savoir, dans une aventure de plusieurs années, faites de centaines de lettres échangées avec pas moins d’une trentaine de tueurs en série et de nombreux contacts dans le monde de la murderabilia.

Quelques semaines plus tard, je me plongeai dans la lecture de « Richard Ramirez, le fils du Diable », une immersion sans concession dans l’univers du tueur en série californien. Le récit, dénué de tout moralisme, n’est pas avare de détails sanglants et enrichi d’anecdotes relatées par des protagonistes ayant rencontré le célèbre meurtrier au parloir. C’est un document complet à l’angle d’approche inédit qui explore aussi l’influence de Richard Ramirez sur la culture populaire. En parallèle, je me mis à correspondre avec lui, et ce, jusqu’à sa mort en 2013.

La découverte des livres de Nicolas Castelaux fut pour moi un bain de jouvence inespéré au milieu des publications françaises qui, pour la plupart, se ressemblaient toutes. Auparavant, développant un intérêt grandissant pour les tueurs en série et autres criminels de l’extrême, je dévorais tout ce que je pouvais trouver sur le thème.