Quelque part, Brady a passé sa vie à décortiquer sa propre propension au crime et sa psyché, autant pour se comprendre lui-même que pour arpenter les sentiers du crime, et ce, avec tous les arguments possibles pour donner sens à ses choix. Le bouquin de Ian Stewart Brady nous livre une approche très personnelle du meurtre en série à travers un récit séparé en deux parties distinctes. La première partie évoque sa vision de la société, sa conception du bien et du mal, le concept du relativisme moral et il y démystifie le tueur en série. La deuxième partie, quant à elle, est consacrée à l'étude systématique de tueurs en série célèbres comme Ted Bundy ou Richard Ramirez.

Mis au fait de mon intérêt pour la peinture et l'art, Ian Stewart Brady me raconta qu'il avait réalisé un jour deux études surréalistes qui lui avaient valu un prix à la « Koestler Awards Exhibition ». (La « Koestler Awards Exhibition » est une exposition présentant des œuvres réalisées par des détenus. Elle est organisée par « l’Insider Art » à l’Institut des Arts Contemporains de Londres.)

"Oui, je me suis essayé à la peinture à l’huile dans les années 70’. J’ai réalisé deux études surréalistes, pour lesquelles j’ai obtenu une récompense à la « Koestler Awards Exhibition ». Je n’ai jamais renouvelé l’expérience. J’ai bien essayé ici mais ils découragent toute forme de créativité positive car elle met en lumière le négativisme de l’administration et de ces parasites que sont le personnel [carcéral] ici."

J'avais rapidement ressenti l'ombre de Dostoïevski planer sur les lettres de Ian Stewart Brady car nombreuses étaient les citations et références provenant de l'auteur Russe. Il exprimait aussi très souvent ses opinions en matière de politique internationale. Elle était un thème récurrent dans ses lettres.