L'expression « gueules cassées » désigne les survivants de la Première Guerre mondiale ayant subi une ou plusieurs blessures au combat et affectés par des séquelles physiques graves, notamment au niveau du visage. Elle fait référence également à des hommes profondément marqués psychologiquement par le conflit, qui ne purent regagner complètement une vie civile ou qui durent, pour les cas les plus graves, être internés à vie.

À la fin de la guerre, le nombre total de morts s’élevait à 9 millions dont plus de 2 millions d’Allemands, presque 1,5 million de Français, 1,8 million de Russes, 750 000 Britanniques, et 650 000 Italiens. Proportionnellement à sa population, la France est le pays où les pertes ont été les plus importantes.

Les chirurgiens de l’époque se voient confrontés à des cas de défigurations sans pareil et sont alors obligés de mettre au point de nouvelles techniques pour faire face à ces difficultés . Ces techniques étaient très douloureuses pour les patients et sont, de nos jours, jugées brutales. Toutefois, à l'époque, ce n'était pas le cas puisque la douleur n'était pas prise en compte dans le sens d'une mise en place d'un protocole parallèle (tel que les perfusions et pompes à morphine).

Cette prise en charge de la douleur est une notion moderne pratiquée dans les pays développés. Il s'agit d'une écoute de l'être humain dans son ensemble et non le simple traitement d'un acte médical.