Le summum du mauvais goût est sans doute, en dernière date, sa collaboration dans l’élaboration de la bande dessinée "Michel Fourniret - l'ogre des Ardennes", publiée chez Glénat, mettant en scène les victimes du tueur se faisant violer et tuer. Au-delà de la dimension morale, c’est une question de décence dont Stéphane Bourgoin est totalement dépourvu envers les familles des victimes qu'il disait comprendre et soutenir. Cela renforce d’autant plus le caractère inquiétant de sa mythomanie pathologique.

Toutefois, on ne peut lui retirer le fait qu’il est, en France, précurseur dans l’intérêt portée pour la criminalité sérielle. Stéphane Bourgoin aura certes créé une œuvre, avec certains ouvrages que l’on pourra objectivement qualifier, de référence. Hélas, il n’en est rien pour tant d’autres publiés ses dix dernières années. Beaucoup sont faits de copiés/collés, parfois de ses propres écrits, de plagiat, de mépris des droits d’auteur et de fantasmes personnels.

Il ne faut pas chercher bien loin pour s’en apercevoir. Il suffit juste d’ouvrir ses livres, parfois ceux des autres, et de se pencher sur ses nombreuses interviews. Toutes ses contradictions, arrangements avec la réalité, copiages et mensonges s’y trouvent. Nullement, son statut de pionnier en la matière du domaine des tueurs en série ne lui donnait ce droit. Il est déplorable que nombre d’éditeurs, dont certains très importants, se soient laissés bernés aveuglément par une bibliographie certes exhaustive et une notoriété médiatique incontestable, comme si cela était forcément un gage de qualité. Mais dans un système ou l’argent est l’axe central de tout, cela n’est pas surprenant. Tous avaient à y gagner de ne pas se poser de questions et pendant plusieurs années, Stéphane Bourgoin leur a rapporté beaucoup d’argent. Il en va de même pour les différents médias qui remplissaient leur audimat à chacune de ses apparitions.