Entre le milieu du XIXe siècle et celui du XXe, les spectacles de « Freak Shows » étaient très populaires aux USA, attirant curieux et amateurs de frisson. Ils n’étaient pas seulement composés d’acrobates, de jongleurs et de tatoués, mais prospéraient surtout grâce à l’exhibition de personnes atteintes de difformités diverses plus ou moins sévères et donc, en situation de handicap. Ainsi, l’on pouvait voir se produire des siamois, des femmes à barbe, des géants ou des nains, des êtres phocomèles (Terme tératologique pour désigner ceux dont les pieds et les mains paraissent exister seuls et s'insérer immédiatement sur le tronc, comme chez les phoques.) ou d’autres sujets possédant des membres surnuméraires.

L’évolution de la médecine permettra d’apporter une compréhension de ces êtres singuliers pour qui le monde du spectacle était bien souvent la seule alternative pour devenir quelqu’un, s’élever socialement ou tout simplement exister, bien que le prix soit lourd à payer du fait des moqueries et des humiliations quotidiennes. Soulignons aussi une existence vagabonde et sans attache, au grès des représentations itinérantes qui parcouraient le pays. Quand leur carrière de spectacle prenait fin pour quelques raisons, ces individus pouvaient se retrouver à mendier dans la rue ou internés à vie dans des asiles au sein desquels ils étaient condamnés à finir leurs jours dans l’anonymat et la déchéance.