Nous devons la plupart des photos de phénomènes de foire du XIXe siècle au photographe Charles Eisenmann (1855-1927) qui possédait son studio à New York, dans les années 1870. Réalisant habituellement des portraits de gens ordinaires dans le cadre son travail, il nourrissait également une véritable passion pour les « freaks » qui se produisaient dans des fêtes foraines. Il a réalisé plus de 700 de ces portraits en allant à leur rencontre.

Peu à peu, avec le progrès scientifique, l’organisation de ces spectacles fut compromise par les gouvernements qui promulguèrent des lois pour les interdire bien qu’auparavant, le mystère qui planait sur les pathologies qu'avaient ces personnes ne soulevait pas de problème éthique particulier.

Progressivement, la nécessité pour les catholiques de baptiser les nouveau-nés, afin de leur éviter les limbes, a conduit les théologiens à approfondir la question des monstres humains et à les inscrire dans le processus de la création divine et non de les définir comme des créatures diaboliques. En parallèle, l’évolution progressive de la médecine a quant à elle permit une approche rationnelle du phénomène grâce à la tératologie, l’étiologie et plus tard, la génétique.