De nature anxieuse, j’ai commencé à développer des troubles de l’attention et une hyperactivité rapidement très handicapante qui paralysait mes relations sociales et entachait ma scolarité. Vers 1993, mes parents ont divorcé alors que j’avais 12 ans. Peu de temps après, ma mère, bien que très malade sur le plan psychique, obtint ma garde. Cela peut sembler aberrant aujourd’hui, mais c’est comme ça que cela s’est passé à l’époque. Isolé et évoluant dans un climat de violence et d’insécurité grandissant, mes notes sont tombées en chute libre. Les seules matières qui m’intéressaient encore étaient le Français et les sciences de la Terre, des domaines où j’excellais. Je n'avais aucune note en dessous de 16, mais partout ailleurs, c'était le zéro pointé.

En parallèle, je me nourrissais de comics et dessinais constamment du fond de la classe. Je faisais des monstres, des zombies, des cranes, des démons ailés, des corps mutilés et des soldats. Je lisais des Livres dont vous êtes les héros et élaborait mes propres scénarios de jeu de rôle, avec toutes les illustrations et les mappemondes fantastiques qui allaient avec.

 

À quinze ans, en 1996, après des années cauchemardesques en sa compagnie, ma mère mourut dans des circonstances tragiques mais prévisibles. Ce fut pour moi un immense soulagement, une libération que je vécus comme une seconde naissance. Placé chez mon père, j’ai commencé à lire mes premiers vrais romans de littérature. Rapidement, j’ai découvert les grands auteurs de science-fiction et d’horreur que sont H.P. Lovecraft et Clive Barker. En parallèle, me nourrissant des bandes-dessinées d’Enki Bilal ainsi que des peintures d’Egon Schiele et Francis Bacon, j’ai commencé à donner une dimension plus sérieuse à mes dessins. Je souhaitais poursuivre la création en entrant dans une démarche artistique progressive et évolutive.