Corpus:

David Nebreda explore son corps et le met en scène. Son corps décharné peut rappeler la passion du Christ ou l'horreur des camps de concentration. Pour autant, son oeuvre forte, intimiste et sensible, à fleur de peau, ne tombe jamais dans le sordide. Il incise son corps, le couvre parfois de ses propres excréments et se met en scène dans des poses complexes, parfois douloureuses. Par ces diverses manières, il se réunifie. Son corps est parfois mis en scène dans des installations énigmatiques et mystiques. L'espace et le corps sont réunis dans une alchimie mystérieuse d'une précision chirurgicale où rien n'est laissé au hasard.

Ordre et équilibre:

Pour David Nebreda, le sens de l'ordre est un principe important. Ce qu'il entend par "ordre", c'est le principe mental de la conscience de soi et de la perception de soi-même. Une nécessité , de part sa condition de schizophrène. Le monde extérieur constitue une menace pour cet équilibre intérieur si fragile et c'est pour cela qu'il s'en affranchit en se réfugiant dans un mutisme et une mise en retrait volontaire.  Selon lui, exposer ses œuvres change son rapport avec lui-même. Il peut désormais se voir à travers le regard des autres et exister au delà de son propre univers intérieur.

« Mon contact avec l’extérieur a détruit mon sens de l’ordre et a suscité des mots, inconnus pour moi jusqu’alors, tels que honte, douleur ou dégoût. Je voudrais insister: je découvre seulement maintenant la signification de mots comme dégoût, honte ou haine ».