La prison est un lieu où tout est fait pour gommer l’individualité et la personnalité d’un être humain. Les détenus américains sont numérotés, habillés en uniforme orange ou bleu. Et malgré tout, ils parviennent comme ils le peuvent à affirmer leur personnalité. Certains collectionneurs collectionnent les effets personnels de tueurs en série comme par exemple des brosses à dents usagers ou des vêtements. C’est une forme d’idolâtrie, de fétichisme et il y a un business pour ça. Pour ma part, je trouve ça sans intérêt et un peu ridicule.

Pourquoi les tueurs en série vous intéressent autant ?

Parce que depuis que je suis tout gosse, j’aime ce qui fait peur. J’aime les films d’horreur, les polars, le fantastique et la science fiction. J’ai toujours été attiré par l’étrange, sans doute parce je me sentais différent. Quand je lisais des biographies relatant l’enfance de tueurs en série, j’y trouvais bien souvent de grandes similitudes avec ma propre histoire. Une enfance difficile et violente peut générer une insensibilisation à la condition des autres, voire une déshumanisation progressive. J’ai pour ma part évolué dans un contexte tellement toxique durant toute mon enfance que je n’ai pas échappé à ça.

Mes activités autour des tueurs en série revêtent donc, en partie, une dimension cathartique. Je ne me suis pas tant intéressé à eux qu’aux causes qui m’y ont mené. J’ai porté mon attention sur ce type de criminel en particulier, car il est pour moi la plus authentique et la plus extrême incarnation de tout ce qui personnifie la décadence de notre propre espèce.