Je fus très influencé par la bande dessinée, notamment par les comics de chez DC  ou Marvel, sans oublier des dessinateurs comme Enki Bilal, Moebius et Juan Guiménez. J’y puisai des techniques de dessins, le sens des proportions, etc. Tu l’auras compris, je suis 100% autodidacte. Quand vers l’âge de 20 ans, j’ai voulu faire du dessin une activité sérieuse, toutes les portes se sont fermées devant moi. En fait, je peux même dire qu’elles ne se sont jamais ouvertes !

Les écoles, toutes privées, étaient hors de prix et les Beaux Arts inaccessibles car j’avais foiré toute ma scolarité. Mais quand bien même il en aurait été autrement, cette orientation m’aurait été refusée par mes parents qui jugeaient cette voie complètement stérile en termes de débouché professionnel. De toute façon, en ce temps-là, ma priorité était de subvenir à mes besoins suite à un contexte familial défavorable. J’étais frustré et amer, vivant ma passion pour le dessin et la peinture plus ou moins comme un échec ou une passion solitaire de loser.

 

E.R. : Nombre de tes toiles sont en noir et blanc. Quel est ton rapport à la couleur et au trait ?

D.B. : Je n’utilise pas la couleur essentiellement parce que le rapport ombre et lumière me fascine totalement, ainsi que toutes les nuances de gris que l’on peut obtenir en jouant avec le noir et le blanc. Ce qui m’intéresse aussi, c’est la place du vide dans mes Å“uvres. Un ensemble de traits tracés sur une feuille compose le sujet dessiné et répartit l’espace qui se trouve autour de lui. Ce dernier exprime lui aussi quelque chose.

On retrouve cette notion dans les estampes japonaises. Dans la culture japonaise, le vide et les espaces sont tout un concept. Celui de MA ( é–“ ) qui signifie « intervalle Â», « durée, « espace Â», « distance Â».