Victor Angst - Les Viandes, Journal d’un tueur cannibale.

Rédigé par l’auteur sous forme de récit à la première personne, le narrateur n’est autre que le tueur (fictif) lui-même qui, comme le stipule la quatrième de couverture, se définit je cite, « alcoolique, drogué, sociopathe, égocentrique, misanthrope, misogyne, nihiliste, adepte du Darwinisme social avec un goût prononcé pour la viande et l’extermination de la race humaine. […] Je suis peut-être ton voisin, ton collègue de travail ou n’importe quel autre type que tu peux croiser dans la rue. »

La dernière phrase n’est pas sans rappeler la fameuse citation de Theodore Robert Bundy, le plus célèbre des serials killer américain : « Nous les tueurs en série sommes vos fils, vos maris, nous sommes partout. »

Victor Angst expose ses états d’âme, dresse un état des lieux de sa psyché, raconte ses sorties dans des rues ou des soirées qui ont pour saveur celles de Bordeaux et où l’on se réjouit de savoir errer une pareille goule malfaisante telle que lui. Évoquée en filigrane, La Belle Endormie, qui tire son surnom de la grande quiétude inspirée par son centre-ville historique, n’est rien d’autre qu’une illusion trompeuse de bon vivre et d’hospitalité bâtie sur les vestiges de l'esclavagisme qui a fait toute sa bonne fortune. Ici, du plus pauvre au plus riche, tout le monde ne jure que par l’argent et les apparences. La cupidité et l’arrivisme sont dans le cœur de chacun. Victor n’en a cure de cette bassesse généralisée car elle n’altère pas le goût de la viande humaine.