Sous ces apparences festives, toute la petite bande, ne nous y trompons pas, était avant tout composée de junkies purs et durs. La cocaïne, la kétamine, le crack, l'ecstasy et l'héroïne, pour ne citer que ces substances, faisaient parties de leurs vies à chaque heure du jour ou de la nuit. C'était le revers sombre de l'image rayonnante et avant-gardiste qu'ils renvoyaient. Avec le temps, ce qui était une démarche audacieuse devint une mascarade grotesque à la décadence incontrôlable due à une consommation effrénée de produits stupéfiants. Les performances anciennement artistiques des membres du ''Club Kids'' se muèrent en supercherie et pitreries grotesques.

En quête de sensations toujours plus extrêmes, la drogue devint la pierre angulaire de leurs activités. Le fait que Michael Alig urinait dans les bouteilles de champagne destinées aux danseurs qui avaient refusé de participer à ses shows n'était rien en comparaison du jour où, lors d'une soirée caritative au profit de la recherche contre le Sida, il refusa de payer sa contribution qui était de 5 dollars. En échange, il distribua à ses contributeurs des billets de un dollar dans lesquels il s'était masturbé. Une autre fois, ce fut un travesti à la solde de Michael Alig qui s'introduit une guirlande lumineuse dans l'anus avant de défiler sur scène. On était désormais bien loin de toute considération artistique.

Avec le temps, les pitreries de Michael Alig et sa bande ne firent plus rire personne et ils devinrent passés de mode. Les problèmes liés à la consommation et à la vente de stupéfiants attirèrent de plus en plus l'attention des autorités. Le club de Michael Alig fut contraint de fermer ses portes à plusieurs reprises. C'est là que les choses commencèrent à atteindre le point de non-retour.