Au lieu de cela, il fit de la ferme familiale un sanctuaire dédié à la mémoire de sa défunte mère et sa folie allait connaître un paroxysme rarement égalé dans les annales de l'horreur. 

Il scella les portes des pièces de la maison que sa mère avait le plus utilisées, surtout à l’étage, ainsi que le salon du rez-de-chaussée et la salle de séjour. Il les préserva, comme des reliques sacrées de sa défunte mère et les laissa en état, sans plus jamais y toucher, durant les années qui suivirent.

Il s’installa au rez-de-chaussée, n’utilisant plus que la cuisine et la petite chambre attenante. Seul, sans personne pour le surveiller, il glissa lentement dans la psychose et laissa libre cours aux fantasmes qu’il avait refoulés durant toutes ces années. Il était fasciné par ce que sa mère l’avait empêché d’approcher : Les femmes. Ayant la maturité et les connaissances d’un enfant, il voulut tout apprendre. 

La cuisine et sa chambre se remplirent, au fil du temps, de journaux et de livres sur les atrocités commises par les nazis ainsi que sur les pratiques des chasseurs de têtes. Tout son temps libre était consacré à la lecture des histoires de rites mortuaires anciens, des magazines pornographiques et des livres d’anatomie. Seul dans sa ferme, entouré de ses livres et dans un dépotoir hallucinant, Edward Gein pensait constamment au sexe... A la mort. Il devint complètement obsédé par ces histoires et les racontait souvent aux enfants qu’il gardait.