David : Pour ma part, je pense que les deux alimentent l’un et l’autre. Nombreux sont les tueurs en série et autres criminels qui se sont inspirés de films pour commettre leurs méfaits. Je pense notamment à Luka Magnotta dont le modus operandi s’inspirait fortement de plusieurs films. Il a poignardé sa victime avec un pic à glace faisant ainsi référence au film Basic Instinct et la scène du meurtre a été accompagnée d’une chanson du groupe New Order intitulée « True Faith », à l’instar du film relatant les exploits du psychopathe Patrick Bateman dans « American Psycho ».

Les tueurs en série inspirent le cinéma depuis qu’il existe. Je pense bien évidemment à Peter Kurten alias « Le Vampire de Dusseldorf », un tueurs en série Allemand du début du XXeme siècle qui inspira directement Fritz Lang pour réaliser le film « M le Maudit » en 1931, soit une quarantaine d’années après l’invention du cinématographe. Le film évoque le calvaire des habitants d’une grande ville allemande, plongés dans la terreur et l’hystérie par un meurtrier d’enfant très actif. Vient ensuite le cas célèbre de Edward Gein, un cannibale nécrophile du Wisconsin qui sévit dans les années 50, à Plainfield. L’homme inspira ensuite Alfred Hitchcock pour son film « Psychose » et le réalisateur Tobe Hopper pour le personnage de Leatherface dans « Massacre à la tronçonneuse ».

Selon moi, ce qui fascine vraiment le cinéma au delà du meurtre en lui-même, c’est la notion de transgression que celui-ci implique. Cette notion de transgression existe depuis la nuit des temps. On en trouve même trace jusque dans la bible ou les meurtres et les tortures sont relatés avec précision. Je pense à Abel et Caïn et à la Passion du Christ jusqu’à sa mort sur la croix.