En 1930, le journal The Studio lui consacre un article suite à l'exposition décorative de meubles, de peintures et de gouaches qu'il a organisée dans son atelier. En 1931, il abandonne progressivement son métier de décorateur pour se consacrer exclusivement à la peinture ; pour survivre il vit de petits métiers. En 1933 il peint Crucifixion qui est reproduite dans la revue Art Now. En 1934 se tient sa première exposition personnelle à la Transition Gallery, qui est un échec. Il pense arrêter la peinture. En 1936, il est refusé par l'exposition internationale du surréalisme organisée par André Breton. Il est sélectionné, en 1937, pour l'exposition collective « Young British Painters » avec Graham Sutherland et Victor Pasmore.

Affecté à la défense civile en 1941, déclaré inapte au service militaire, Francis Bacon s'installe un temps à la campagne puis revient à Londres et loue un atelier à Kensington. Il détruit alors tout son travail, ne conservant qu'une dizaine de toiles.

En 1945 Trois études de figures au pied d'une crucifixion provoque le scandale lors de son exposition à la Lefevre Gallery. Le tableau, d'une rare violence expressive, choque au lendemain de la Seconde Guerre mondiale où l'on préfère oublier les images d'horreur que celle-ci a engendrées. Ces corps ramassés à l'extrême, tordus et écrabouillés, musculeux, disloqués, ravagés, ces distorsions crispées, ces contractures paroxystiques, ces poses quasi acrobatiques, sont d'abord signes de fulgurances nerveuses et d'un emportement furieux, presque athlétique, plus somatiques que psychologiques de la mystérieuse animalité d'anthropoïde solitaire et désolée qui est en chaque homme. le tableau est acquis en 1953 par la Tate Gallery.