C'est à partir des années 1910 qu'il commence donc à affirmer ce style plus personnel caractérisé par le dépouillement de la forme, la sobriété du contenu, l'utilisation d' arrière plans sans ornement, sur lequel le personnage ou le sujet se détache. De plus, Schiele attache un très grande importance aux autoportraits. Il ne cherche pas à représenter sa condition sociale ni son état émotionnel, mais il cherche à transcrire l'intériorité angoissée du moi, par les positions excentriques du corps ou des mains qu'il peint. Ces positions non conventionnelles, les poses extrêmes, les traits déformés et grimaçants, créent une distance avec le spectateur et lui cause une gêne, voire une tension.

 

Egon Schiele dessine vite. Il a un "coup de crayon", qui constitue une caractéristique à part entière de son art. Pour lui, le dessin a une valeur pour son côté allusif, immédiat,spontané, inachevé. La coloration des dessins sert qu'à renforcer l' expression qu'il veut donner au sujet. Mais il évoluera progressivement en donnant aux parties arrondies du corps des formes anguleuses soulignées de traits fins,et précis. Il lui arrive ausi parfois de ne pas achever le dessin, de ne pas traiter le sujet jusqu'au bout, et de laisser le tableau inachevé.

 

Egon Schiele enferme ses sujets dans des contours soulignés et bien visibles. Ses coloris sont les tons bruns, rouges, noirs et verts qui amplifient l'aspect dérangeant et inquiétant de ses peintures. La pâleur des chairs invoquent la mort. Cette manière d'utiliser les couleurs accentue la force expressive, et froide des compositions.