Les fœtus mal-formés en bocaux (Foetus, 1987-1988) sont semblables à d’antiques divinités oubliées, mais néanmoins éternelles. Ils sont aussi comme des avertissements contenus et silencieux, repliés sur eux-mêmes. Ils symbolisent autant la dégénérescence de notre espèce que sa capacité à se réinventer.

Sa série de corps autopsiés (Corpus, 1993-1994) nous renvoie évidemment à notre finalité. Mais il se dégage de ces dépouilles une étonnante sérénité, ils sont semblables à des guerriers savourant leur ultime repos après une vie de combat. Abandonnés au néant, enveloppes de chair vidés de leurs âmes, les cadavres ne sont plus que matière et semblables à des sculptures.

 

D’autres clichés évoquent l’iconographie médicale des livres d’anatomie. La mécanique du corps humain y est révélée de façon chirurgicale comme on ouvre le capot d’une voiture. L’anonymat des défunts permet au spectateur de s’identifier à eux et d’y appréhender son reflet final avec humilité.