Phénomène né à la fin des années 90, le « murderabilia » est une mode tout droit venue des États Unis.

Ce mot, forgé à partir de « memorabilia » et de « murder », désigne un marché florissant de collectionneurs qui achètent via internet toutes sortes d'objets (photos, vidéos, lettres, objets personnels, œuvres d'art etc.) ayant appartenu ou ayant un rapport quelconque avec des tueurs en série ou des criminels connus.

Aux États Unis, où le phénomène des « serial killers » exerce une fascination de grande ampleur, les collectionneurs de ces objets comptent parmi leurs rangs des personnalités. On peut citer par exemple Jonathan Davis, chanteur du groupe Korn, qui a fait scandale il y a quelques années en annonçant sa volonté de fonder un musée consacré aux tueurs en série.

De façon plus générale, aux États Unis, le crime est devenu un thème émergent de l'art en général comme en témoigne le succès de l'artiste Joe Coleman qui a inventé l'« outsider art » et peint exclusivement des marginaux, notamment des criminels. Il compte parmi ses clients des acteurs aussi célèbres que Johnny Depp ou Leonardo Di Caprio.

Cet engouement morbide pose une question capitale : Le meurtre peut il être source de profit ? En effet, le « murderabilia » peut rapporter de fortes sommes. A titre d'exemple, alors qu'il était encore en prison, John Wayne Gacy avait amassé cent mille dollars de ses peintures, ce qui avait motivé la police à retarder la date de son exécution.