Extrait d'une lettre datée du 29/06/2010.

"Je voulais savoir si tu as un ordinateur chez toi. Parce que j'ai une maladie de Klinefelter. Un syndrome. Tu verras pourquoi j'ai du mal à faire l'amour avec une femme. Je pense que tu comprendras, c'est médical. Tu verras que cette maladie dont je souffre, c'est à vie. Je suis très malheureux. Ma sœur, elle est au courant, quand je vais à la douche, tout le monde se moque de moi alors je vais les prendre à 8 heures, comme ça, je suis seul."

Par la suite, il abordait le thème de son traitement hormonal à base de testostérone et ses mots maladroits laissaient parfois entrevoir son sentiment de frustration, son complexe d'infériorité par rapport aux femmes et le fait qu'il se considérait comme un demi-homme.

À une cadence qui me semblait rapidement infernale, je recevais environ trois lettres par semaine de Francis Heaulme et quand je tardais à répondre, il m'en envoyait une autre pour me faire part de son incompréhension. Au fil du temps, je ressentais le besoin de me préserver psychiquement.

Francis Heaulme me parlait beaucoup de sa sœur Cadette qu'il semblait aimer par dessus tout. Elle est son phare dans les ténèbres de son existence, son soleil. Sa hantise était d'être reconnu coupable dans l'affaire du double infanticide de Montigny-Les-Metz car en réaction au verdict, sa sœur ne viendrait plus lui rendre visite. Dans ses lettres, jamais il n'évoquait ses crimes.